Questions reçues de l'École de Quiers-sur-Bézonde (Loiret)

Le 17 février 2020

Questions

Les élèves des CM1 souhaitent savoir :

  • Comment les sédiments restent-ils accrochés lors du remontage de la carotte ?
  • Qu'est-ce que les scientifiques ont-ils déjà pu observer ?
  • Devez-vous poser l'ancre pour vous arrêter lors des carottages ?
  • Combien êtes-vous exactement sur le navire ?
  • Comment faites-vous pour vous douchez quand le navire tangue ?

Merci !

Les élèves des CM1 de l’école Quiers-sur-Bézonde (Loiret)


Réponses

Bonjour ! Voici les réponses à vos questions :

  • Comment les sédiments restent-ils accrochés lors du remontage de la carotte ?

Le sédiment est retenu dans le tube du carottier grâce à l'ogive. C'est un système de feuilles métalliques qui s'ouvrent quand le sédiment entre dans le tube et se ferme lorsque le sédiment appuie dessus. Ainsi le sédiment ne retourne pas à l'eau lorsque la carotte remonte sauf lorsque le sédiment est trop liquide, il passe à travers les feuilles et nous en perdons une partie ou encore lorsqu'une de ses feuilles se casse lors de l'entrée du sédiment.

 
 

  • Qu'est-ce que les scientifiques ont-ils déjà pu observer ?

Nous avons déjà fait plusieurs analyses sur les carottes que nous avons prélevées. En les ouvrant, nous avons pu voir de quoi elles étaient constituées. Dans notre zone d'étude, on y trouve surtout des diatomées (microalgues) et des foraminifères (microfossiles) mais aussi du silt (sorte de sable très très fin, de l’argile) et parfois des cailloux voir de gros cailloux (1 à 3 cm) qui sont arrachés sur le continent Antarctique et transportés par les icebergs – quand les icebergs fondent dans l’océan, les cailloux sont relâchés ! En mesurant la couleur et en comparant avec d'autres résultats connus, nous avons pu savoir quelle période de temps couvre nos carottes. Nous avons prélevé des sédiments qui date de nos jours à 350 000 ans auparavant. Nous avons donc les trois derniers cycles Glaciaire/Interglaciaire.

Sur notre chemin, nous avons fait des mesures sur les fonds marins. En envoyant des ondes et en réceptionnant leur retour, on peut voir la structure du sédiment c'est à dire les couches de sédiment qui s'accumulent. Nous avons donc pu découvrir de nouveaux sites pour de futures missions.

Enfin, même si ce n'est pas notre spécialité, nous avons constaté que les gorfous (famille des manchots) voyagent seuls très loin ainsi que les albatros et autres oiseaux marins. N'hésitez pas à aller découvrir notre rubrique Faune.

  • Devez-vous poser l'ancre pour vous arrêter lors des carottages ?

Non, nous ne posons pas l'ancre lors du carottage car cela ne nous permettrait pas de garder la position du bateau exactement là où les scientifiques veulent faire leur prélèvement. D’abord les chaînes d’ancres ne sont pas assez longues. Elles sont conçues pour mouiller à des profondeurs de l’ordre de 100 mètres maximum. Or les carottages se font par fonds fréquemment supérieur à 1000 mètres.

Quand bien même nous pourrions jeter l’ancre, cela poserait des difficultés.  En effet, le bateau tournerait autour de l'ancre. Il y a donc à bord un système de moteur très puissant qui nous permet de rester au même endroit malgré le courant et le vent. Cependant, parfois il est difficile de garder cette position notamment quand les courants sont trop forts. C'est ce qui nous est arrivé lors des premiers sites. Nous avons préféré faire nos carottages au retour car les conditions ne nous permettaient pas de le faire à l'aller.

  • Combien êtes-vous exactement sur le navire ?

Nous sommes 80 personnes sur le bateau.
Il y a 28 scientifiques (chercheurs, Ingénieurs, Etudiants)
7 personnes pour les opérations scientifiques (GENAVIR)
44 personnes d'équipage  pour faire fonctionner le bateau : capitaine, officiers, matelots, mécaniciens, cuisiniers, personnel d'entretiens (Armateur Louis Dreyfus)
1 docteur

  • Comment faites-vous pour vous douchez quand le navire tangue ?

Lorsque le bateau tangue ou roule et que nous devons prendre notre douche, nous avons plusieurs choses auxquelles il faut faire attention. La première est notre sécurité, nous avons une poignée pour nous tenir et nous évitons de nous laver les deux pieds en même temps. Si le bateau bouge vraiment beaucoup trop, nous attendons le temps qu'il faut avant de prendre une douche. Ensuite il faut faire attention à l'utilisation de l'eau. Lorsque le bateau bouge, l'eau ne s'écoule pas dans la bonde de façon continue car elle va d'un côté du bac puis de l'autre en suivant les mouvements du bateau. Si vous utilisez trop d'eau, celle-ci risque de passer par-dessus le bac (qui n'est pas très haut) et de couler dans votre cabine, puis dans le couloir. Votre question est donc très intéressante car il n'est pas si évident que ça de prendre une douche sur un bateau.