16 et 17 février 2020
par Pierrick Fenies
Position : 51°02 Sud ; 4°20 Est ; à un peu moins de 400 km au nord de l’île de Bouvet.
Température de l’air : entre 3 et 5°C
Température de l’eau : 3,27 °C
Salinité de l’eau de mer : 33,834 PSU
Nous avons enfin franchis les 50° de latitude sud, plus connu dans le milieu maritime sous le nom des 50èmes hurlants ! Pour l’instant, aucun vent violent n’est venu confirmer cette appelation, nous espérons que cela continuera ainsi tout le long de la campagne. Le passage des cinquatièmes marque aussi l’entrée dans le front Polaire Antarctique situé entre 50 et 55° de latitude sud, limite sud de la Zone du Front Polaire dans laquelle nous étions entrés le 15 février.
Plusieurs globicéphales que vous pourrez observés dans la section photographie nous ont accompagnés dans notre franchissement des cinquantièmes. Ce sont des cétacés à mis chemin entre la baleine et le dauphin, reconnaissable par leur tête arrondi.
Si la journée d’hier (16 fév.) a été consacré au trajet pour rejoindre le site 4 et nous a permis de nous reposer, nous avons désormais commencé les opérations de carottage. Là encore, les trois méthodes de carottage sont prévues. De quoi nous donner du travail pour toute la journée et toute la nuit ! Petit ajout néanmoins, un tube de 60 mètres va être utilisé pour le carrotier Calypso. À l’heure où j’écris ces lignes, le carottier d’interface et le carottier Casque ont été tous les deux un franc succès, le carottier Calypso est entrain d’être remonté sur le pont. Nous croisons les doigts pour qu’il est pu récupérer autant de mètres de sédiment que possible !
EDIT de la nuit : si jusqu’à là nous avions été épargnés par les vents violents des Cinquantièmes, ceux-ci sont venus se rappeler à nous pendant la nuit. La carotte sédimentaire issue du Calypso a été ramenée sur le pont peu après minuit et les deux quart de nuit (0-4h & 4-8h) ont affronté la tempête pour la transporter sur le pont et la découper en section. Au programme : vents violents et vagues submersives, de quoi vous tremper de la tête aux pieds tout en faisant s’envoler le moindre objet laissé à l’abandon. Tout la force de l’océan était là, sa puissance forçant le respect, inspirant à la fois la peur et l’admiration.