par Pierrick Fenies

Position : 45°60 Sud ; 14°18 Est ; au nord de l’île de Bouvet

Température de l’air : 7,4 °C

Température de l’eau de mer : 7,58°C

Salinité de l’eau de mer : 33,803 PSU

Nous avons enfin dépassé les 45° de latitude sud et nous entrons désormais dans la zone du Front Subantarctique, limite nord du Front Polaire. La température continue de descendre, nous avons perdu 2°C depuis hier mais cela ne nous a pas empêché de nous précipiter sur le pont à la vue d’un jeune manchot venu jouer aux abords du navire ! Il devait certainement venir de l’Île de Bouvet situé un peu plus loin au sud, parmis les dernières terres émergées avant l’Antarctique dans la région.

Les opérations de carottage du site 3 ont été lancées. Trois types de carottier ont été utilisés :

1. Un carottier d’interface qui permet de prélever à la fois le sédiment de surface et l’eau de mer permettant ainsi d’étudier les transferts d’éléments chimiques entre le sédiment et l’océan.
2. Un carottier « casque » dont le tube de carottage rectangulaire est beaucoup plus imposant que le « Calypso » que nous vous avons présenté le 13 février. L’avantage de ce type de carottier réside dans la possibilité de sous-échantillonner la carotte initiale en plusieurs plaquettes d’1 m à 1,5 m. Cependant il ne pénètre pas très profond dans le sédiment, quelques mètres tout au plus.
3. En fin de journée, un carottier « Calypso » qui nous a permis de prélever une carotte d’un peu plus de 33 mètres qui sera analysée et décrite pendant la soirée et cette nuit.

Mais au fait, quelles sont les analyses que nous effectuons à bord et ça veut dire quoi « décrire » une carotte sédimentaire ?

Pour les analyses, nous mesurons :

1. Le diamètre du sédiment
2. La densité
3. La susceptibilité magnétique / magnétisme
4. La couleur à l’aide d’un colorimètre (très important la couleur du sédiment peut varier très rapidement une fois qu’il est exposé à l’air libre sous l’effet de l’oxydation)

Quant à la description, cela consiste à observer une carotte et à noter sur un schéma toutes les observations que nous pouvons faire : le type de sédiment, les variations de couleur, de taille des grains (la granulométrie), les limites visuelles des différentes couches, la présence de trace d’oxydations ou encore de bioturbations (traces fossiles laissées par des organismes marins qui vivaient à l’intérieur du sédiment).